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XVII° siècle

Introduction

Au fil du siècle passé, la cité est devenue un grand centre protestant. Bientôt capitale protestante en France, l’affrontement avec les forces du roi l’amène à la page la plus dramatique de son histoire : une longue résistance à un siège persistant, suivi d’une reddition. Elle ne se relève pas de sitôt de cette épreuve.

Histoire

La ville libre est un centre de ralliement pour les protestants qui se développe au cours du premier quart du siècle, en dépit des épidémies de peste survenues en 1602 et 1604. Après l’assassinat d’Henri IV par Ravaillac en 1610, les protestants sont rassurés de la confirmation de l’édit de Nantes par la régente. En 1614, des troubles internes apparaissent entre bourgeois et marins d’une part et la grande bourgeoisie échevine. Une charte de 29 articles réglemente l’administration de la ville. La même année, les Rochelais s’opposent au duc d'Épernon, représentant du roi Louis XIII et un temps accusé d’être mêlé à l’assassinat d'Henri IV. La signature en 1616 du traité de Loudun entre Marie de Médicis proche de l'Espagne catholique et le prince de Condé leader des grands du royaume apaise temporairement les rebellions sans neutraliser les agitations.

Le nouveau roi veut mettre fin aux privilèges de la noblesse et des protestants et rétablir son autorité. Lorsqu’il tente d’imposer au Béarn les clauses de l’édit de Nantes favorables au catholicisme, une assemblée protestante réunie à La Rochelle en décembre 1620 se veut sécessionniste et la guerre est préparée.

En 1621, les Saintonge, Guyenne et Languedoc se soulèvent contre le rétablissement du culte catholique, menés par Henri de Rohan et son frère Benjamin, en particulier à La Rochelle, Saint Jean d’Angély, Montauban et Montpellier. Les villes cèdent, Saint Jean d’Angély en dernier, qui perd son enceinte et ses privilèges communaux. Au final, La Rochelle se proclame indépendante pour constituer un état protestant. Le roi entend l’emporter contre les provinces rebelles et confie au duc d’Epernon la mission de prendre la ville. Guiton à la tête de la flotte rochelaise pourtant inférieure, bat celle de l’adversaire de même que le renfort venu de Brouage et les Rochelais s’imposent maîtres des eaux régionales, jusqu’en 1622 quand l’escadre surnuméraire du duc de Guise l’emporte son sans mal. La paix de Montpellier est conclue. Elle entérine l’édit de Nantes, mais ne maintient la qualité de places fortes qu’à La Rochelle et Montauban. Les garnisons royales de Marans et Brouages sont renforcées et le Fort Louis est bâti aux abords de La Rochelle. La ville préserve ses fortifications et avantages mais la garnison royale la surveille, alors que l'étude des évènements amène Richelieu à créer la Marine royale en 1624.

En 1625, les frères Rohan lèvent une armée de conquête du Poitou et prennent les îles de Ré et d’Oléron. Les protestants du midi et les îles se rallient aux Rochelais mais l’armée royale reprend les îles. La ville est de nouveau seule et cernée de catholiques lors de la signature de la paix en 1626, qui renouvelle la paix de Montpellier, engage la destruction du Fort-Louis et la restitution de leurs biens aux catholiques.

Toutefois le fort Louis demeure et au décès d’Arnauld, le comte de Toiras est nommé à sa place : Richelieu ne lâche rien pour mettre un terme définitif aux privilèges des protestants alors que Guiton continue de s’opposer aux forces royales maritimes. Beaucoup de villes protestantes refusent leur aide mais pour affaiblir la croissance de la marine française et au prétexte de vérifier le respect des engagements de la France, l’Angleterre dépêche Buckingham. Menacée, pour gagner du temps, la ville refuse l’accès à Buckingham qui se replie en juillet 1627 sur l’île de Ré où il surpasse les français qu’il assiège dans la citadelle de Saint-Martin.

En réaction, les îles de Ré et Oléron sont fortifiées par Richelieu. L’île de Ré, perdue, passe en novembre sous la gouvernance du comte de Toiras. La Rochelle se retrouve de nouveau seule. Le 10 septembre, le plus célèbre siège de la cité commence lorsqu’elle canonne les sapeurs royaux aux abords des fortifications. Tout en harcelant Buckhingham afin qu’il ne puisse venir à son secours, Richelieu commande un véritable blocus autour de la ville. Si celle-ci est imprenable, ou en a la réputation, l’isolement seul peut en venir à bout.

Elle est cernée côté terrestre de 11 forts et 18 redoutes, dont les Forts Tavane et de Marillac, de part de d’autre de la baie et, hors de portée de canons, d’une tranchée de seize kilomètres de long et de 4 mètres sur deux de profondeur. Côté maritime, l’accès au port est bloqué, y compris aux petites embarcations qui ravitaillent de nuit, par une digue conçue par Métezeau, qui joint les berges opposées. Elle est constituée d’une base de vieux bateaux liés par des chaînes de fer et coulés par un lestage de pierre et de terre dans laquelle des pieux sont enfoncés. Elle est longue de 16 mètres, haute de 20 mètres et armée de canons orientés vers le large. Elle est achevée avant la fin de l’année.

Dans la ville, les vivres se font rares, les animaux domestiques sont mis à mort, on ramasse coquillages et herbes marines et les rations diminuent. Les femmes, enfants et personnes âgés, qui ne peuvent opposer de résistance, sont expulsés. Les troupes royales les prennent pour cible et les condamnent à demeurer dans le no man’s land où ils périssent, n’y trouvant aucune ressource. A l’intérieur on chasse les rats, on mâche l’herbe qui pousse entre les pavés ou encore des cuirs bouillis. Quelques rochelais sont partis quérir l’aide du roi d’Angleterre mais les soutiens anglais échouent face à la résistance de la digue et le comte de Lindsey, qui remplace Buckingham décédé, finit par entamer des négociations. Richelieu triomphe sur terre comme sur mer, tient les anglais à distance, est nommé par le roi général des armées et chargé de mener le siège de La Rochelle à son terme.

L’exaltation de madame de Rohan qui compte parmi les réfugiés, l’espoir d’être secouru par les protestants anglais et la ténacité de Guiton qui succède en avril au maire Godefroy, permet de résister longtemps mais le maire est contraint, au vu des circonstances, de capituler au terme de treize mois et dix-huit jours de siège le 28 octobre 1628… quelques jours avant qu’une tempête ne démolisse partiellement la digue le 7 novembre, au point de permettre le passage d’un gros bâtiment.

Cet encerclement, entre les travaux, les 30 000 hommes mobilisés, les ambassadeurs et leurs proches reçus aux abords, est coûteux pour le royaume, mais le parti protestant est défait. La contre-réforme se poursuit dans le département et le reste du pays. Après la capitulation d’Alès en 1629, Rohan est exilé, les protestants n’ont plus de droits politiques, militaires et territoriaux mais la liberté de culte est préservée, sauf à Paris.

La cité vaincue n’a pas démérité et gagne le statut de martyr d’un pouvoir autocrate : un cinquième seulement de sa population a survécu à la disette et la maladie. A son entrée, Richelieu fait enterrer les cadavres abandonnés et célèbre une messe. Louis XIII pénètre la ville quelques jours plus tard et par compassion fait distribuer des provendes et amnistie la population.

Après plus d’un demi-siècle de séparatisme croissant, la cité est soumise avec des séquelles humaines et commerciales persistantes. Elle était l’une des plus populeuses villes du pays, ce qu’elle ne redevient plus au cours de son histoire. Les pillages et massacres lui sont épargnés au regard de ce qu’elle a déjà souffert mais la mairie est supprimée, le maire et quelques bourgeois échevins sont exilés, les privilèges municipaux sont perdus, les fortifications doivent être détruites, à l’exception du front de mer en cas d’invasion étrangère, les taxes lui sont imposées et les archives municipales sont transférées à Paris (où elles disparaissent ultérieurement dans un incendie). Madame de Rohan et sa fille, qui refusent la reddition, sont emprisonnées à Niort.

Néanmoins, grâce au retour des populations catholiques qui reprennent leurs biens, aux compétences des bourgeois protestants qui demeurent et à l’implantation de la compagnie des cent associés, créée en 1628 par Louis XIII pour tenir le monopole du commerce avec la Nouvelle France, le commerce est toujours un moteur essentiel à la croissance de la ville qui se remet lentement.

Le roi fait feu de tout bois pour annihiler le protestantisme : récompenses financières aux convertis, hébergement des dragonnades chez l’habitant ainsi surveillé et transfert en 1648 du siège épiscopal de Maillezais dans ce centre calviniste où le pape créé un évêché et où les Jésuites sont encouragés à s’installer.

Pendant la jeunesse de Louis XIV et en réponse à la politique fiscale de Mazarin et la tendance absolutiste du pouvoir, les parlementaires qui étaient exemptés de taxe et les grands seigneurs se soulèvent lors de la Fronde.

En 1649, le gouverneur de l’Aunis, passé dans le camp de la Fronde, fait entreprendre des travaux de fortifications à La Rochelle. Sa fuite face à Henri de Lorraine en 1651 afin de rejoindre le prince de Condé à Bordeaux, laisse de Besse responsable des lieux. Il se réfugie avec sa garnison dans les tours. Une démolition partielle de celles-ci s’ensuit sur les ordres du marquis d'Estissac. Trahi par ses hommes, de Besse est précipité de la tour Saint Nicolas, prémices de la victoire royale.

Pour le reste des évènements, la cité reste fidèle au roi qui lui octroie une généralité en 1694. A Rochefort, un arsenal a été construit en 1666 mais la ville est petite et ce n’est qu’un port de guerre. La Rochelle demeure une place commerciale. Du fait de troubles renouvelés avec l’Angleterre, elle paraît difficile à défendre. Plutôt que de la raser, Louis XIV se laisse convaincre de la transformer en place forte et l’ingénieur Ferry qui fortifie la façade Atlantique de la France, travaille à la nouvelle enceinte, établie sur le modèle Vauban, qui inclut les limites médiévales préservées et les étend.

Les protestants en minorité et sous surveillance depuis les années 1630 se manifestent peu et lorsque Louis XIV révoque l’édit de Nantes en 1685 et supprime les églises réformées, nombre d’entre eux, quelle que soit leur origine sociale, migrent sur d’autres terres afin de les coloniser : Amériques, Afrique…

Le temps de la rebellion est passé. En 1694, un nouveau corps de ville est restitué à la ville par le roi, sur le modèle de celui de la majorité des villes françaises : trois candidats élus sont proposés au roi qui choisit le nouveau maire.

Economie

Dès le début du siècle, l’activité transatlantique de la Cité est assurée en partie par un monopole d’échanges avec le vice roi du Canada : Nouvelle France et Acadie. Et lorsque les conflits limitent les grands échanges avec les Amériques ou l’Afrique, le cabotage côtier continue de servir les affaires. Les rivalités internes entre catholiques et protestants n’entravent pas non plus de manière conséquente le développement diversifié de la vie locale où près de soixante corporations sont recensées avant le siège.

Le coup d’arrêt à la prospérité croissante de la ville est bien entendu le dévastateur siège de 1627-28. Non seulement la baisse de population est vertigineuse et n’est rattrapée que bien plus tard, mais ces victimes avaient des compétences. La crise économique et la Fronde qui s’ensuivent freinent également la reprise.

Le roi ayant épargné les survivants à l’issue du siège, c’est la vocation historique de la cité : le négoce, qui la sauve, ainsi que le progressif retour des catholiques, soldats et petits marchands. Elle est d’ailleurs exclusivement dédiée au commerce après la création de l’arsenal de Rochefort qui devient port militaire en une sorte de bipôle.

Choisie comme premier port colonial de France, les transports vers la Nouvelle France et les Antilles devenus réguliers, voilà de quoi encourager la reconquête de la fortune, accrue par la contrebande avec l’Espagne et jusqu’au Pacifique. L’accès au vieux port étant au début quelque peu entravé par les restes de la digue qui encadrent un chenal réduit, c’est l’ensemble de la baie, vers Chef de baie et La Pallice, qui est mis à contribution, entraînant des travaux portuaires.

Les transports maritimes concernent les fournitures, mais aussi les engagés pour le développement des nouvelles conquêtes territoriales, de même que les alliances matrimoniales : en une dizaine d’année, dans les années 1660-70, ce sont ainsi trois cents jeunes filles, immortalisées par le chant de marin Les filles de La Rochelle, qui quittent la ville pour l’Amérique du Nord.

Quatre vingt pour cent des colons installés en Acadie partent de La Rochelle du fait de l’installation dans la ville de la compagnie des cents fondée par Louis XIII puis d’armateurs indépendants. Une manufacture de tabac témoigne en 1672 de l’import et du traitement de ce produit. Une bonne moitié des échanges avec la Nouvelle France et les Antilles transite en effet par La Rochelle alors que le commerce triangulaire se développe, basé non seulement sur l’import de fourrures ou de sucre, mais incluant aussi la traite des noirs autorisée par le roi en 1642.

En vingt ans, de la fin de la Fronde à l’abrogation de l’édit de Nantes, la flotte rochelaise triple, témoignage de son expansion, et la bureaucratie apparaît.

A compter de 1685, avec l’exil des protestants, le trafic s’accroît encore, même si la ville, comme la France, perd ainsi en partie son ressort économique. Ces nouveaux colons partent pour l’Amérique ou l’Afrique et y fondent des villes comme New Rochelle, au Nord Ouest de New York au fond de la baie de Long Island ou encore La Petite Rochelle près du cap de Bonne Espérance.

De par sa position, la ville reste une frontière, résistant à l’occasion aux anglais et aidant le roi contre eux. Par ailleurs sa florissante économie lui permet de développer intérêts artistiques et intellectuels.

Plan

Comme au siècle passé, les établissements religieux et les défenses connaissent un remaniement évident. La vie de la cité, son développement intellectuel et artistique et ses migrations partisanes génèrent aussi de nouvelles et nombreuses constructions et les pavés ronds du Canada qui font office de lest sont utilisés pour des travaux de voirie.

En 1628 carte 1628 Télécharger au format 5500x3000 pixels

Les fortifications en début de siècle continuent de bénéficier de quelques apports dans le cadre des travaux autorisés par Henri IV honoré par une statut de terre cuite installée au campanile de l’hôtel de ville qui fait encore l’objet de travaux en 1605-06. Essentielles à la défense de la ville, elles résistent aux assauts de 1622 et au siège de 1627 et 1628.

En 1621, une importante fonderie aux canons est installée. En 1622, les forts de Tasdon, des damesDames et de l’Assemblée (ou voûte de la Charité) sont montés. La porte MaubecMaubec (ou fausse porte des Salines) est reconstruite en 1611, suivie par la nouvelle porte de CougnesCougnes en 1613. La porte de la Vérité est déplacée au Nord.

Dans le même temps, aux abords, l’armée royale créé ses propres édifices dont la digue pointée au milieu du fort d’Argencourt, qui joint en 1628 le fort Tavane au fort de Marillac, n’est que le plus impressionnant : Toute la ville est encerclée sur terre où divers forts sont montés pour l’hébergement des troupes, notamment au fort Louis à l’Ouest.

Dans la cité, un nouveau temple, octogonal, est achevé en 1603, l’hôpital saint Barthélémy ouvre en plein cœur de la ville. La cour de Salins héberge en 1614 la police administrative, un nouveau palais de justice, le palais Royal, est monté en 1604 à la place du précédent, sur ordre d’Henri IV. Il fait également office de prison alors que les exécutions se déroulent pour leur part sur la place de Château, comme celle de Guilleri, en 1608. En 1606, une première bibliothèque publique est ouverte, équipée par des donateurs.

Le chantier naval est déplacé hors les murs, le port neuf réaménagé, sans excès pour ne pas concurrencer le vieux port et une écluse est installée en 1602 sous le pont saint Sauveur.

Le seigneur de Laleu Paul Yvon, protestant tolérant qui accorde gîte et couvert à tous et a ouvert une école en 1592 fait construire à compter de 1616 une grande maison sobre : le château de Laleu. Un autre château, de Lafond, est élevé à la même époque.

En 1648 carte 1648 Télécharger au format 5500x3000 pixels

A l’issue du siège, la décision royale porte sur deux points essentiels : soustraire à la ville toute velléité d’opposition et forcer à la conversion les réformés.

Dès 1628, la démolition de l’enceinte décrétée est aussitôt mise en œuvre, favorisant par la même occasion le déploiement de nouvelles rues sur l’espace ainsi ouvert constituant la ville neuve, composée de maisons aux façades moins ornées et de jardins. Ne demeurent que les murs du front de mer : les attaques étrangères par voie maritime n’étant pas exclues, quoique la chaîne est retirée d’entre les tours.

La porte isolée de la Grosse horloge, n’est pas détruite mais modifiée. En 1672, les deux arcades sont réunies en une seule pour faciliter la circulation. La tour de Moureilles subit un incendie en 1632, mais les précieux documents des biens attachés à la commune et des titres des protestants qu’elle contenait n’y sont plus entreposés. Saisis par Richelieu, ces témoins de l’essor municipal disparaissent ultérieurement à Paris ainsi que le contenu de la bibliothèque.

Suite à la victoire du parti royal à l’issue du grand siège, Louis XIII retire tous les privilèges à la commune ainsi que ses possessions immobilières. L’hôtel de ville n’est donc plus utilisé par les échevins mais devient hôtel du Gouverneur dès 1628. Un intendant est également établi en son hôtel avant d’être transféré à Rochefort en 1666.

Ce n’est pas seulement le pouvoir royal qui a triomphé, mais aussi le culte catholique même si dans un premier temps, les protestants ne sont pas exclus : leur nouveau temple, plus modeste, est situé dans la nouvelle ville qui se développe à l’Est, accoté d’un cimetière, alors qu’un second est établi hors de la ville, au Sud-Ouest.

Le grand temple confisqué en 1628, est transformé aussitôt en cathédrale et accueille l’évêché transféré de Maillezais. Une assortiment de religieux reviennent. Les Augustins, Carmes et Dominicains rentrent dans leurs bâtiments. Les Cordeliers fondent un nouveau couvent, de même que les Clarisses qui se déplacent d’un pâté de maison.

En effet, dix nouveaux ordres viennent progressivement en renfort, moitié masculins moitié féminins, et les Clarisses sont remplacées par les Hospitalières qui ont dans un premier temps partagé l’hôpital Aufrédy avec les Charitains. Sont également installés les Capucins, les Dames blanches , et plus tard les Récollets qui succèdent aux Jésuites lesquels investissent l’ancien couvent des Cordeliers en 1629 enfin les Ursulines en 1630 La tour de Moureilles incendiée devient la tour des Récollets en 1632.

A la pointe de Coureilles, les Minimes se sont installés pour exercer fonction d’aumônerie des troupes royales pendant le siège. Ils y fondent un couvent et son cimetière alors qu'un autre, de la Charité est également installé.

L’assainissement passe par l’organisation du réseau d’eau. De nombreux puits particuliers et fontaines communales, d’eau plutôt saumâtre alimentent la population. Décision est prise d’aller puiser aux sources de Lafond dont l’eau est pure. La fontaine de la Caille est bâtie la première.

En 1697 carte 1697 Télécharger au format 5500x3000 pixels

Les Capucins se déplacent au Nord et un nouvel ordre religieux, les sœurs de la Providence dont le couvent est agrandi avant la fin du siècle, les voisinent.

Les églises détruites au siècle passé sont relevées : saint NicolasSaint Nicolas, saint Barthelemy, saint Sauveur dans un nouvel axe près du clocher, saint Jean du Pérot, et notre Damenotre Dame sur les ruines de l’ancienne et assortie du cimetière Notre Dame refait.

Les Clarisses ont une chapelle en 1653, les Récollets une église en 1691, un séminaire est installé en 1664 puis déplacé en 1673 et dirigé par les Jésuites, l’évêché est déplacé dans un grand logis. La cathédrale, incendiée, est aussitôt reconstruite sous le patronage de Saint-Louis. Elle est légèrement déplacée, la place d’Armes étant agrandie et alors que la chapelle sainte Anne disparaît, des arbres sont plantés. Les protestants, eux, perdent le droit de cité. Leur dernier temple est remplacé par une chapelle Saint-Louis en 1686, intégrée à un hôpitalhôpital du même nom, alors qu’il était initialement placé sur le domaine du Plessis à Saint Eloi.

On œuvre à l’assainissement de la ville. De nouvelles fontaines sont ajoutées : Royale en 1650, de Navarre en 1670, Dauphine en 1673 et afin de protéger les sources de Lafond des pollutions, elles sont recouvertes en 1672. L’éclairage nocturne est pris en charge par l’installation en 1697 de 500 lanternes qui grèvent le budget. Un collège de médecine voit par ailleurs le jour en 1681.

Et de nouveau, par crainte de l’Anglais, les fortifications éradiquées sur ordre de Louis XIII sont relevées en 1688, conçues par Ferry. Elles couvrent une superficie plus importante et embrassent les nouveaux quartiers bâtis depuis 1628. Les travaux, plus longs ne sont donc pas achevés avant le siècle suivant.

L’enceinte compte six bastions et cinq portes. L’entrée principale de la ville est dorénavant la porte Royale desservie par la route la plus belle. Elle est composée de trois portes successives, dont l’une abrite le corps de garde, et un pont levis. Les autres portes, plus modestes, mènent à des chemins moins praticables : la porte des Deux moulins est renforcée, la nouvelle porte neuveNeuve et dotée d’un pont levis, la porte dauphineDauphine devancée d’une demi-lune et la porte Saint Nicolas devancée d’un nouvel ouvrage à corne.

Une petite porte des Dames près de la tour de la Chaîne permet, en 1690, de passer de l’intérieur du havre à l’extérieur et la cour des corderies prend le nom de jeu du Mail en fin de siècle.

La garde des murailles est assurée en partie par la population en sus de ses horaires de travail, à l’exclusion des pauvres sauf si une période de crise l’exige.

Il est également décidé d’installer une vraie caserne, la population étant de plus en plus réticente à héberger les troupes, bien que les travaux ne soient pas réalisés de suite.

Le tribunal de commerce est reconstruit en 1655, la généralité déplacée en 1694 et le bureau des finances installé dans la maison Henri II.

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